Curieux mais attachant petit livre que celui-ci, à la fois enquête longtemps après un crime jugé, coup de cœur au beau temps du jazz, quête d’un temps et d’un lieu passé, question sur la féminité au milieu du XXè siècle, et autre chose encore. Son titre complet est La vie de Marie-Thérèse qui bifurqua quand sa passion pour le jazz prit une forme excessive. Le crime remonte aux années cinquante, à Toulouse, dans la boîte alors fameuse : « Tournerie des drogueurs », située juste en sous-sol d’une droguerie nommée « des Tourneurs » (comme la rue éponyme) C’est surtout l’histoire de Marie-Thérèse Désormeaux, une fille bien comme il faut en ce temps-là, laquelle fut maîtresse du criminel. Vous découvrirez le Toulouse de papa et aussi comment une jeune femme pouvait, sa vie gâchée, la gâcher encore davantage en croyant l’enjoliver. Elle déclara après son arrestation : « Je n’osais m’enfuir, sachant que tôt ou tard il me rattraperait ». Récit à la fois sérieux et léger, amusant et roboratif, ce petit livre est aussi alternativement frais et chaud, comme un vrai printemps !