Ecrivain

Catégorie : Coups de coeur et lectures (Page 11 of 18)

LÉPRONT Catherine, Le Beau visage de l’ennemi, roman, Ed. Seuil.

Un chaud commentaire du critique de l’Humanité (Alain Nicolas) et le thème m’ont incité à acquérir ce livre très récemment paru. Il s’agit de la tentative par un Français, ancien mobilisé aux « événements », de faire entendre la vérité à une jeune Algérienne qui lui demande des comptes sur son le sort de son grand-père. Non, il n’a pas trahi son ami, comme il tente de le reconstituer lui-même. Cette plongée dans les arcanes de la mémoire est sans doute bien rendue par les sinuosités du récit et de l’écriture. On y découvrira en tout cas bien des faits méconnus ou oubliés, comme la nomination systématique d’un soldat français « chef » à la tête d’une communauté kabyle issue du regroupement après que les villages environnants aient été rasés… L’écriture me rappelle plus le « Nouveau roman » que les thrillers actuels, ce qui est un hommage à l’auteur… Mais je crains que le lecteur d’aujourd’hui, dressé au mode de récit des séries télévisées, n’ait de la peine à suivre ces errements dans la vérité historique et psychique.
À lire cependant pour le vécu si juste : « […] dans un désespoir irrémédiable mais familier, la mechta, comme toutes les sociétés humaines, finirait bien par admettre sa présence déplacée – il y serait une variante d’idiot ou de putain du village, une sorte de […] ravi. »
Avec parfois de beaux moments de poésie, bien qu’inspirée par une culture plutôt septentrionale : « pour qualifier la teinte des yeux de la vieille femme, émeraude, huître, vert vitrail, ou la couleur de la Manche quand elle a été chahutée, près des côtes vaseuses ou des estuaires limoneux, par des heures et des heures de tempête continue. »

LEYGONIE Alain, Je suis mort, qui dit mieux ? Ed. Descartes et Cie.

Un écrivain voyant que l’on encense les défunts aux funérailles, décide d’organiser sa propre mort simulée afin de jouir des éloges espérés. De la part d’un auteur tel qu’Alain, on se doute que la fable, quoique traitée avec humour, n’est pas frivole. Président de l’Association « Toulouse-écrivains francophones », Leygonie est aussi homme d’engagement. Son roman saisit l’occasion de brosser à la fois l’angoisse de vivre et de conjurer celle de mourir. L’indifférence et parfois la malhonnêteté des éditeurs sont croquées avec acidité, entre autres par l’évocation de lettres aux propos identiques, reçues au sujet de manuscrits différents. L’obsession de reconnaissance de l’écrivain et sa dérision sont peintes aussi avec talent. Cela donne, entre autres pages délectables, celles où l’auteur attend tout de suite un retour au sujet du manuscrit envoyé : « Un coup de téléphone, qui sait, de l’éditeur. Il a repéré votre manuscrit parmi tant d’autres (le flair, le métier) ». Aussi celles où il évoque l’écriture : « Des mois, des années à remplir des pages, à raturer, à déchirer, à froisser, à jeter à la poubelle, à reprendre […] À se lever la nuit pour noter une phrase […] De quoi de venir fou. » Quel homme ou quelle femme qui écrit n’aurait vécu cela ? L’enfant élevé au sérail du Quartier latin, peut-être, s’il existe toujours… Édifiant pour le profane, le livre peut être salutaire à qui est concerné. Mais il va au-delà. Parce que, quand un ami dit au narrateur qu’il pourrait avoir envie de se suicider, une drôle d’idée lui vient … Cet ouvrage, plus profond qu’il n’y paraît d’abord, est aussi souvent drôle : « Le plus difficile, c’était de mourir tout en restant en vie. » Un bon moment.

LESPINASSE Sébastien, R, poèmes enregistrés, éd. Pneuma 01.

Une fois n’est pas coutume, j’évoque un disque… de poésie, sonore s’il vous plaît, non seulement faite pour être dite mais n’existant en fait que par la diction. Car la partition livrée avec n’évoque guère mieux les sons que toute musique écrite. Alors qu’il accomplit des performances depuis des années, au centre Georges Pompidou et bien ailleurs, j’ai rencontré ce jeune homme en l’écoutant dans la cave de la librairie « Le Grand Selve » à Grenade (France) à l’occasion du printemps des poètes en 2012 où je me produisais moi-même, accompagné du pianiste Alain Bréheret. J’avoue une envie à l’égard du poète spontané d’apparence, de la part du travailleur de lettres ayant transpiré des années au fil de milliers de pages pour écrire ses propres livres, doublée du bonheur insigne de rencontrer enfin un « lettriste », un peu « dada » contemporain. Cela me remémore mon père qui fut secrétaire de Tristan Tzara à Toulouse à la Libération, mais encore certaine séance homérique au club de poésie animé pour la génération suivante (années soixante) par Michel Cosem à l’Aget, association des étudiants de la même ville soi-disant rose et volontiers surréaliste. Voici des échantillons du poème intitulé R : « errer errer errer errer » [ter] « errare errare errare errare » [ter] et encore « errance errance errance errance » [ter]… Mais cela ne donne qu’une vague idée… du bruit et du spectacle qu’il faut goûter devant Sébastien en scène. « On gonfle les mots ils gonflent leur peau de mots autour de nos souffles ils me regonflent quand j’expire on ne se dégonfle pas je continue la pression mes doigts crissent le long de la peau plastique ils sont gonflés à bloc parfois les mots me gonflent parfois les mots nous crèvent parfois les mots éclatent. » Que dire d’une telle poésie, sinon qu’il faut l’écouter, sur internet ou bien sur le disque ?

On peut le commander : seblesp@voila.fr  Et mieux encore, si par chance on le peut, il faut l’écouter-voir.

LEROYER Philippe, Paraboles et fariboles, nouvelles, éd. La Girandole*.

Depuis des années Philippe anime avec succès un club d’écriture et de lecture à Montgiscard, lequel doit – j’imagine – compter dans le succès du salon du livre annuel dans ce village du toulousain. Il se trouve que le susdit écrit lui-même. Son second recueil de nouvelles ne semble guère se prendre au sérieux et pourtant, il moque, égratigne, voire récuse. C’est écrit de manière incisive et à la fois avec recul : « L’annonce était benoîte. Elle proposait, dans un journal de bonne réputation, d’exaucer notre vieux rêve, largement partagé tout au long de l’histoire de l’humanité, de voler. » Ces manières d’oxymore, frôlant parfois la valse hésitation stylistique, m’ont d’abord, je l’avoue, déconcentré avant de m’embarquer dans de petites aventures rocambolesques. Il y a donc l’homme à la greffe de « prothèses alaires », la truite nourrie aux hormones qui devient titanesque, l’assassiné par son propre bras greffé, la femme difforme (ou qui se trouve telle au regard des canons ambiants) se faisant ôter les surplus et recoudre… mal sans doute car elle finit par prendre l’eau comme une éponge, et bien d’autres. Ces textes ne sont évidemment légers qu’en apparence. En témoignent les thèmes : le rêve de vol, la femme et son apparence physique, le PDG et son employé : « J’épuisais mes forces dans les usines de ce pourceau jouisseur. », l’hôpital psychiatrique, etc. Avec quelques coups de pieds savoureusement ambigus : « il vous balance en trois phrases que Freud était aussi névrosé que ses patientes, que Lacan est un égocentrique abscons et Reich un marxiste dépravé ». On sait qu’en France, le marché des nouvelles est à l’étiage. Alors, prenons pour l’hiver, en guise de potion roborative, quelques uns de ces textes vifs et concis. Nous en serons moins moutonniers qu’en achetant le dernier best seller décrété tel avant même sa parution.

* Editions La Girandole : BP 5, 81220 GUITALENS-L’ALBAREDE

LAPAGESSE Gérard, L’or du rein, Ed. Le Navire en pleine ville.

Une jeune journaliste pigiste tombe sur une histoire abominable de trafic d’organe prélevé sur un gosse lors d’une banale appendicite. On apprend que la victime est un enfant immigré et le bénéficiaire un très riche personnage, alors que la clinique fait les choux gras de quelques profiteurs sans foi ni loi. Tout est donc pour le plus normal dans le plus typique des mondes actuels, que Lapagesse avait déjà passablement brocardé dans ses précédents polars. Narré par un toulousain, cela se passe dans un coin bien de chez nous, au sud et puis à peine au nord de Toulouse, ce qui continue à prouver, s’il en était besoin, qu’il existe bien un polar français sudiste, hors même le polar Marseillais. Je retrouve l’écriture sarcastique et persifleuse de Tant qu’il y aura des pommes* et l’auteur porte ici avec bonheur une histoire d’un noir hélas presque banal. Sa phrase mesurée ne se croit pas obligée d’user de termes « polardeux » convenus. Ses mots pesés tombent justes et vrais, parfois avec acidité. Celui qui mania toile et pinceau avant écran et clavier sait de quoi il retourne au monde des couleurs vertes et pas mûres où les places sont très chères aussi : « De neuf, elle n’en savait rien, mais à coup sûr un regard différent : le sien. Aurait-on osé demander à… à Modigliani par exemple, de ne plus peindre de portraits sous prétexte que La Joconde existait déjà ? »
* Editions Autres temps.

LAMAZÈRES Greg, L’Arc des soviets, Ed. Privat.

L’auteur est un des rares journalistes toulousains à lire vraiment les livres. Je lui ai rendu la politesse avec son roman qui évoque un épisode particulier. Un jeune couple de toulousains se rend en voyage en URSS en 1934 avec tout un groupe. Ce couple est de sensibilité socialiste, lui surtout : « Quand il avait dix-sept ans, Kleber voulait être Saint-Just ou mourir ». Socialisme d’époque, plutôt rouge que rose. Les temps changent… Et le couple découvre passions et aussi défauts de cette immense nation naissante. Voici qui est passionnant, non ? La curiosité n’étant pas la chose du monde la mieux partagée, le livre n’a pas rencontré grand écho dans la ville rose. Question de couleur actuelle ou bien de l’atmosphère, parfois fétide, en France d’époque, qui est évoquée? Un des personnages du genre Camelot du roi tient des propos qui iraient aujourd’hui dans la bouche d’un membre du FN : « Mon pays est une vieille femelle vulgaire et avachie. Ce qu’il lui faut, c’est une morale et une passion, une révolution de l’ordre. » Bien m’en a pris de lire ! Car l’information historique est conjuguée avec une facture non classique, parfois un peu débridée d’ailleurs, mais souvent d’authentique émotion. Dans ce voyage, le couple vivra la tempête et l’homme se laissera aller à une amourette pour la jeune guide. Métaphore d’un béguin pour la jeune république socialiste… Tandis que divers tableaux du temps défilent en toile de fond, le fameux « Arc des soviets » élevé à la frontière entre autres. Extrait d’un carnet du journaliste : « Devant l’Opéra de Moscou, dans un jardin, on a disposé des drapeaux d’égale grandeur sur lesquels se déversent des flots de lumière écarlate. Sur la façade d’un club de l’Armée rouge, ruisselante de feu, on a inscrit en lettres de néon l’appel désormais célèbre des travailleurs : « Rot Front ». Je ne vous dis rien de passages chauds où l’auteur se lâche. On envie son héros vu par les yeux de sa compagne amoureuse : « Mathilde le trouvait irrésistible. Entre les draps. Marchant dans la rue. Rongeant l’os des gigots. À la tribune des réunions. Écrivant à sa table […] » Le veinard !

LALONDE Catherine, Corps Étranger, éd. La Passe du vent et Québec Amérique.

Le titre de ce recueil de poésie parle déjà fort de ce corps, celui de l’auteure (comme on dit couramment dans son Québec), à la fois comblé et déchiré dans l’amour de l’Autre, masculin. Le thème du besoin absolu de l’homme et à la fois du réquisitoire contre lui, logique et aussi devenu aujourd’hui « trivial », au sens classique (connu de tous), tellement qu’il en devient obsessionnel chez des femmes… et chez des hommes en conséquence ! La poésie contemporaine, lue par trop peu de lecteurs, se montre ici capable d’exprimer les préoccupations les plus intimes et aussi urgentes. De quoi remercier La Passe du vent de nous offrir dans ce recueil coédité, la connaissance d’une poétesse d’outre atlantique, en français. Tout ceci n’est pas rien, dans la domination d’un marché du livre par des marchands qui courent l’aventure plus que la littérature et donnent aux riches en portant au pinacle certaines littératures noires exotiques en langues étrangères… L’écriture est précieuse ici, coupée au scalpel et jetée de cris. Voici un aperçu en quelques lignes : « l’in-quarto de mon sexe qu’il fallut bien couper/les pages lues d’apprendre les baisers pour toi […] c’est Babel dans nos bouches/sous ma main vibre la manne de nos différences […] Tu me désosses/tu cherches la moelle pas l’armure/tu fais boucherie de mes convictions […] grand mâle brillant des pacotilles des Noëls/tu saccages mon paysage et m’apportes/la lumière l’eau chaude et le cancer […] Toi parti je reste morcelée ». Dans un avant-propos, Nancy Huston (excusez du peu) explique :

 » L’homme parti, l’éternel présent de ses caresses devient passé. Que cesse la surdité et que sourde la parole. »

LE CLÉZIO, J.M.G. (Jean-Marie Gustave), La Quarantaine, roman, Ed. Folio.

Ce livre lu il y a des années m’est resté présent en mémoire, ce qui est loin d’être le cas de tous. Sur les traces de ses grands-parents, l’auteur nous entraîne loin de la capitale qu’ils quittèrent, loin aussi de toute « littérature » actuellement consacrée en les murs hexagonaux. Je note d’ailleurs que, mis à part le prix Renaudot, il fallut un prix des lecteurs et surtout le Nobel pour le reconnaître à sa juste valeur : « explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante. » Le récit est inspiré par le séjour forcé du grand-père maternel de l’auteur sur un îlot au large de l’île Maurice. Des cas de variole imposent aux passagers du navire de débarquer et de vivre plusieurs mois en quarantaine. Et voici conté le héros, ce grand-père adolescent, mi reconstitué et mi imaginé : « Je l’ai regardé si souvent [sur cette photo] que parfois il me semblait que j’oubliais qui j’étais, comme si j’avais changé de corps et de visage. Alors j’étais Léon, l’autre Léon […] ». L’aventure qui eut pu être un ennui terrible devient une enivrante odyssée d’une poésie rare, si loin de tout sentiment convenu, si près de la nature et de l’humain, très humain, même confronté à l’Autre : la femme indigène. Les autorités de Maurice responsables de cette attente, ce n’est pas seulement aux éléments ou à la fatalité que s’affronte l’homme, mais au pouvoir et à l’étrangeté. Loin d’une de ces innombrables et insipides tentatives de dire ses ancêtres, ceci est écrit avec art en juxtaposant au récit imaginé des pages d’un journal imaginaire, des références à la vie de Rimbaud et aussi à des légendes indiennes, ainsi qu’à un récit en intertexte venant se tisser avec les autres insidieusement comme le métissage des personnages. De quoi montrer que fiction et réalité font le meilleur ménage possible quand il s’agit d’écriture authentique. Que dire de mieux encore qu’en laissant place à cette écriture ? « Elle semble danser sur le récif, elle est ivre de la mer qui monte et du vent, de toute cette lumière d’or qui nous enveloppe. […] Jamais je ne me suis senti plus libre. Je n’ai plus de mémoire. Je n’ai plus de nom. » « Il n’y a plus de poésie. Je n’ai plus envie de lire les longues phrases un peu solennelles de Longfellow. Il me semble que même les mots violents de l’homme d’Aden ont disparu dans le ciel, ils ont été emportés par le vent et perdus dans la mer. »

LABTER Lazhari, La cuillère et autres petits riens, récits, Ed. Lazhari Labter, Alger et aussi Ed. Zellige, Paris.

Il y a-t-il vraiment un hasard ? J’ai rencontré récemment Lazhari Labter à Tizi Ouzou pour une signature de Youcef Merahi. Ainsi ai-je connu le premier, poète et éditeur, aussi homme franc du collier, toutes choses pas toujours aisées en Algérie. Ce petit livre est composé de jolis textes courts, des tranches de l’enfance pauvre dans l’oasis de l’auteur. Le premier récit brosse d’une plume précise et simple l’histoire de la cuillère américaine trouvée dans le sable et conservée par l’enfant comme un trésor, métaphore d’un passage d’une autre « civilisation » et aussi d’une « richesse » enfouie sous le dénuement. On enchaîne avec plaisir les autres épisodes où sont gravées d’une plume précise et simple des scènes d’une enfance d’écrivain dans un désert déshérité. Nous voici à cent lieues de la langue de bois, à mille lieues d’une histoire officielle algérienne, évidemment plus loin encore d’une vision colonialiste, et à une galaxie d’une jeunesse de plumitif au sérail parisien. Si l’éditeur se permet d’éditer des ouvrages brûlants comme Le Huitième homme de Tibhirine, l’auteur montre combien son pays recèle aujourd’hui des hommes (et des femmes) capables de conjurer leurs démons en jetant aux orties la langue de bois et en s’attachant à dessiner leur réel au grand jour.
« Depuis, je ne mange qu’avec cette cuillère. Et quelle que soit la nourriture que je prends avec, elle a toujours la saveur douceâtre de l’eau mêlée au goût délicieusement âcre des algues vertes de la seguia de mon enfance. » Un plaisir à multiples facettes.

KHOURY-GHATA Vénus : Sept pierres pour la femme adultère ; Folio.

J’avais découvert cette auteure avec deux de ses splendides romans de guerre au Liban*. Plus tard, elle a bien voulu me donner un poème pour un N° de la revue Aube-Magazine où j’invitais des auteurs amis**. Et ses nouveaux livres n’ont rien perdu du pouvoir d’envoûtement. Ces choses vues violemment, femmes si sensitives qu’elles crient de douleur ou d’amour dans une écriture relevant du poème ou de la toile de peintre, en font pour moi la grande auteure du temps. Elle obtint entre autres le grand prix de poésie de la SGDL pour l’ensemble de son œuvre. Mais le quartier latin mesure-t-il à son aune exacte cette poétesse qui navigue entre l’Euphrate et la Seine, cette musicienne de mots sur les modes du songe et de la cruauté ? Avec elle foin d’états d’âme à partager en bonne société ! Sa sincérité est celle des écorchés qui se cachent sous la nudité.
Voici l’histoire de trois femmes, une pauvresse bédouine engrossée et attendant la lapidation, une sorcière délaissée par son « humanitaire » d’amant et une Française enseignante. Mais ce dont beaucoup tirent des faits divers banals, elle tresse une chanson troublante et surtout pas idéologiquement correcte, où le viol est subi avec jouissance et où l’humanitaire trahit. Littérature magnifique, de faits et idées qui interpellent et remettent en cause, tandis que la langue a cette indéfinissable qualité d’être à nulle autre pareille.
« L’homme à la jeep n’a plus mis les pieds au douar depuis des mois. Son chantier est arrêté faute de financement […] Le responsable parle d’un homme respectable, réservé et d’une grande politesse.
Et tu penses à celui qui a fait jouir Noor pendant que le
khamsin soulevait des tornades de sable autour d’eux, lacérait de ses aiguilles leurs corps soudés par le même désir, la même rage. »
*
Vacarme pour une lune morte et Les Morts n’ont pas d’ombre.
**
D’amour fou(s) (N°46 ; février 93).

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