Ce recueil est un beau livre à prix modique. Illustré par quatre encres originales signées Claude Barrère d’une fascinante plume fouillée, il est composé en typographie, imprimé et façonné par un amoureux du papier et de l’imprimerie : Jean-Claude Bernard. L’auteur qui publia à ses débuts chez Millas-Martin, est un des valeureux auteurs de la revue Encres vives et aussi l’initiateur des Moments poétiques d’Aurillac. Il s’agit d’un itinéraire naturel et montagnard où la pensée s’élève en progressant vers les limites, frontières, « confins » de la surface et aussi de la profondeur. On y lit ainsi des tableaux apparemment simples : « Elles sont deux femmes d’ici / à attendre le temps / d’une tranquille attente […] » et des évocations plus philosophiques : « […] quand l’oiseau ravit la nuit / au chaos des frontières […] », pour en venir à la dernière partie intitulée : « Le parage », terme traduit de l’occitan paratge, pourtant intraduisible, où se conjuguent noblesse, amour et égalité : « […] Dans l’enchantement de la crête / enfin atteinte / l’ivresse nous emporte jusqu’à / la roue jubilante / du parage. » Un beau sentier de poésie à feuilleter et à suivre « Quand saigne le soleil […] ».