Je n’ai plus le désir de lire de la philosophie ni de la psychologie. Peut-être est-ce de les avoir trop enseignées. Ou bien, comme disait Camus, je crois, pour pratiquer la philosophie en écrivant des romans. Le psychanalyste ami qui m’envoie cette édition, est l’auteur d’une quinzaine de livres et d’autres publications comme cette soixantaine de tribunes parues pour la plupart dans la presse, dont bon nombre dans L’Humanité. Soient au moins deux raisons de m’intéresser. D’emblée l’auteur introduit son propos qui est d’apporter à la politique l’aide de la psychanalyse. « Le Discours Analytique jette sur le fait examiné une lumière rasante qui le fait apercevoir d’une manière inédite ». Et il propose de « sonder l’ouvrage à n’importe quelle page », ce que j’invite aussi le lecteur à faire. Cela commence « bien » par « L’Europe boîte à Vienne », un papier sur l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Autriche, paru dans L’Huma le 22 février 2000. Et cela se poursuit souvent de la même eau inquiète du retour de la bête immonde. Je pêche au passage une mention de Pierre Bruno que je fréquentai étudiant il y a… soixante ans ! Voici de quoi illustrer ce que disait le préambule : « Ce glissement [la dérive droitière] s’avère plus dangereux que le désaxement de la planète et que les conséquences délétères de l’activité humaine sur le climat ». Et de quoi lire avec plaisir et intérêt tout ou partie de cet ouvrage que je recommande au milieu de tant de publications et surtout de palabres futiles ou navrantes.